Jury 2023

Président du jury


Guy Fournier

Après avoir commencé sa carrière comme journaliste en 1950, Guy Fournier devient gérant de la rédaction du Nouvelliste de Trois-Rivières. En 1960, il est lauréat de l’Union canadienne des Journalistes de langue française. Il poursuit ensuite sa carrière au cinéma et à la télévision. Il a écrit la narration de plus de 50 films documentaires, quelques scénarios de long métrage, dont Maria Chapdelaine, et plus de 250 heures dramatiques pour la télévision anglaise et française. Il a écrit avec Wayne Grigsby une minisérie de quatre heures sur Pierre-Elliott Trudeau pour la CBC. Il a été président de la Commission d’étude du Québec sur l’audiovisuel et vice-président de la Commission canadienne sur la souveraineté des communications. Durant plus de 20 ans, il a écrit une chronique humoristique pour le magazine «Perspectives», puis écrit depuis plusieurs années une chronique bihebdomaire sur les médias pour Le Journal de Montréal et Le Journal de Québec. Il a publié plusieurs livres en plus de produire et réaliser des spectacles multimédias, notamment pour le Pavillon du Canada à Vancouver en 1986.Il est membre de l’Ordre du Canada, a remporté plusieurs Gémeaux pour son écriture télévisuelle, la médaille d’or de Cuisine Canada pour «Un homme au fourneau» et le Grand Prix de l’Académie du Cinéma et de la Télévision. Il est actuellement membre du conseil du Fonds des médias du Canada et du Théâtre du Rideau Vert.

Membres du jury


Ariel Ifergan

En 20 ans de carrière, Ariel Ifergan a joué au théâtre dans plus d’une vingtaine de productions dont certaines ont fait l’objet d’importantes tournées. Au cours des dernières saisons, citons L’Orangeraie (Larry Tremblay, Claude Poissant, TDP et Trident), Richard III (Brigitte Haentjens, TNM et Sibyllines), Oslo (de JT Rodgers, Edith Patenaude chez Duceppe), Fanny et Alexandre (Sophie Cadieux et Félix Antoine Boutin). En 2017, il collabore pour la première fois avec Denise Filiatrault qui signe la mise en scène de Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ? Après la création au Rideau Vert, ce spectacle rencontrera un grand succès en tournée partout au Québec.En tant que directeur artistique de la compagnie Pas de Panique, Ariel produit, écrit et met en scène plusieurs spectacles parmi lesquels T’as aucune chance, L’Augmentation de Georges Perec, Le Petit Arturo. De 2007 à 2017, il joue tous les personnages dans Z comme Zadig, une adaptation du conte de Voltaire mis en scène pas Anne Millaire. Après 3 ans de résidence de création au Centre Segal, il produit La Maison aux 67 langues de J. Garfinkel au Théâtre La Licorne, spectacle dans lequel il joue sous la direction de Philippe Lambert.

À la télévision, Ariel Ifergan se fait connaître dans Watatow et Virginie. Récemment, on a pu le voir dans Alerte Amber, Cerebrum, Rupture, Une autre histoire. De plus, il incarne le professeur de mathématique dans L’Effet Secondaire. Au cinéma, il collabore avec Micheline Lanctôt dans Une Manière de Vivre où il interprète le philosophe Baruch Spinoza.


Nicolas Krief

Né d’un père juif tunisien et d’une mère québécoise, Nicolas Krief est le résultat d’un mélange culturel et génétique inattendu. Scénariste et cinéphile passionné, il écrit plusieurs projets parus en 2020, dont la série Les Fleuristes, ainsi que Jusqu’au déclin, premier long métrage québécois produit pour Netflix. En 2022 est sorti son deuxième long métrage en tant que coscénariste : Très Belle Journée, premier film québécois tourné entièrement avec un téléphone portable. Les thèmes du métissage identitaire, de l’héritage culturel et de la filiation sont chers à l’auteur, qui travaille actuellement sur plusieurs projets de films d’horreur (Visite Libre, La Clinique), de séries télé, et sur une adaptation longue de son court métrage Opération Carcajou, sorti en 2021.


Léa Pool

Riche d’une vingtaine de long-métrages acclamés au Québec et primés dans les festivals du monde, la filmographie de Léa Pool témoigne d’une démarche cinématographique originale et unique.

Remarquée dès 1979 et son premier moyen-métrage, Strass Café, Léa Pool se révèle au grand public avec sa deuxième œuvre, La Femme de l’hôtel (1984), film qu’elle a écrit et réalisé. Et qui porte sa signature : un style singulier, une manière d’être, une façon de raconter, non pas une histoire, mais un état d’âme. « Toujours ce blues féminin, ce soin apporté au langage caméra, ces silences remplis d’angoisse, où l’art et l’amour tentent de combler des vides demeurés béant » (Odile Tremblay, LE DEVOIR).
Ici et ailleurs, La Femme de l’hôtel récolte les honneurs : Prix de la presse internationale au Festival des films du monde de Montréal, Prix de la critique de l’Association québécoise des critiques de cinéma, Prix d’excellence du cinéma canadien au Festival of Festivals de Toronto, Prix de la meilleure actrice féminine (Louise Marleau) au Festival international du film de Chicago… Et Léa Pool, à 34 ans, est lancée.

La nouvelle sensation du cinéma québécois avait quitté la Suisse, son pays d’origine, neuf ans plus tôt, pour s’établir à Montréal, où elle vit toujours. La métropole est d’ailleurs très présente dans La Femme de l’hôtel, comme elle le sera aussi dans son deuxième long-métrage, Anne Trister (1986), présenté en compétition officielle au Festival de Berlin. En 1999, Léa Pool retournera dans la capitale allemande, toujours en compétition, pour Emporte-moi, avec Karine Vanasse dans son premier rôle. La réalisatrice reviendra chez elle avec le Prix spécial du jury œcuménique et des critiques élogieuses : « Le tourment de l’adolescence dans une famille malheureuse est décrit avec habileté et sensibilité par la cinéaste Léa Pool » (New York Times), « Aucun des films de Léa Pool ne m’a procuré autant de plaisir qu’Emporte-moi. Un récit d’une merveilleuse fraîcheur… » – The Times, London.

À la même époque, Léa Pool explore de nouveaux territoires, et tourne en anglais deux longs-métrages coup sur coup. Lost And Delirious, basé sur le roman canadien-anglais The Wives of Bath, est projeté aux États-Unis, à Sundance, où il sait se distinguer. Selon le regretté Roger Ebert, le très influent critique américain, c’est « l’un des films les mieux conçus et les plus professionnels du Festival ». Ensuite, Léa Pool s’envole pour le Costa Rica avec Pascale Bussières et l’acteur oscarisé William Hurt à la poursuite du morpho bleu, un papillon très rare. Le scénario de The Blue Butterfly, une coproduction Québec-Angleterre, est largement inspiré d’un épisode de la vie du fondateur de l’Insectarium de Montréal, Georges Brossard.

Entre deux longs-métrages, Léa Pool, également documentariste, signera entre autres un portrait extraordinaire de Gabrielle Roy, et pilotera une enquête internationale sur l’industrie du ruban rose, Pink Ribbons Inc.

Avec ses films vendus et vus dans le monde entier, certains dans plus de 40 pays, et une présence aux plus importantes manifestations cinématographiques, de Venise à Shanghai, de Göteborg à New York, Léa Pool est une fière ambassadrice de sa terre d’adoption et du talent québécois. Mais le vieil adage qui dit que « nul n’est prophète en son pays » ne s’applique pas à la réalisatrice du récent film d’époque La passion d’Augustine, l’un des champions au box-office québécois en 2015. Il n’est donc pas étonnant que l’apport artistique de Léa Pool ait été reconnu par les institutions au fil des années. Notamment en 2006, alors qu’elle recevait le Prix Albert Tessier, la plus haute distinction attribuée par le gouvernement québécois à une personne pour sa contribution remarquable aux domaines de l’audiovisuel ou des arts de la scène au Québec. Et en 2013, elle est devenue membre de l’Ordre du Canada.


Marie-José Raymond

Licenciée en Histoire, Marie-José Raymond a d’abord poursuivi une carrière d’actrice avant de passer derrière la caméra où elle est devenue producteur, s’impliquant très souvent aussi dans la scénarisation des œuvres qu’elle produit.Expérimentée en coproduction, elle a travaillé en Italie avec Carlo Ponti et Ettore Scola, en France avec la SFP, France 3 et plusieurs autres sociétés. Marie-José Raymond a produit ou coproduit une vingtaine de longs-métrages, dont plusieurs ont été primés dans des festivals internationaux.

Marie-José Raymond a été choisie par le Gouvernement du Canada pour mener, dans le domaine de la culture, les premières négociations de libre-échange avec les États-Unis et les négociations subséquentes avec le GATT. C’est à elle qu’on doit le terme : «Exception culturelle ».

En 2007, Marie-José Raymond a fondé et dirigé avec Claude Fournier jusqu’en 2019 : Éléphant, mémoire du cinéma québécois.

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